L’Histoire pour de rire ! Avec : Khéops, Périclès, Alexandre, Hannibal,
Cléopâtre, Attila le Hun, Charlemagne, Guillaume le Conquérant, Lucrèce Borgia, Philippe le Sot,
Louis XIV, Madame du Barry, Leif le Viking, Christophe Colomb, Pocahontas et bien d’autres...
En bonus : Le best of des rois farceurs et des rois gloutons.
Des pharaons de l’Égypte antique aux rois de France, en passant par les plus grands monarques, conquérants et explorateurs, ou encore les plus célèbres courtisanes, Grandeur et décadence d’un peu tout le monde revisite les figures majeures de nos livres d’histoire, dont il brosse des portraits aussi drôles que véridiques. Rarement on aura mis autant d’érudition au service du rire les irrésistibles notes de bas de page de Will Cuppy (art qu’il avait poussé à la perfection) constituant à elles seules un régal d’humour pseudo-savant.
Cette nouvelle édition de son chef-d’uvre, traduit une première fois en 1953, est complétée d’une introduction ainsi que de quatre chapitres entièrement inédits.
Critique littéraire, Will Cuppy (1884-1949) écrivit durant l’entre deux guerres des chroniques humoristiques pour de nombreux journaux, du Herald Tribune au New Yorker, sur ses sujets favoris, au premier chef la zoologie et l’histoire. Il est l’auteur d’une trilogie drolatique sur les animaux : Comment reconnaître vos amis des grands singes (Rivages/poche, 2007), Comment cesser d’exister (Rivages/poche, 2012) et Comment attirer le wombat. Il a également signé Grandeur et décadence d’un peu tout le monde, hilarant anti-manuel d’histoire qu’il ne cessa de peaufiner pendant plus de quinze ans et qui ne paraîtra qu’à titre posthume en 1950 – devenant, par ironie du sort, son premier best-seller.
Misanthrope et asocial, Will Cuppy avait vécu une dizaine d’années en ermite sur une île, Jones’s Island, au sud de Long Island, refuge qu’il dut quitter à contrecur en 1929. À nouveau sommé de quitter l’appartement new-yorkais où il s’était terré les vingt années suivantes (n’en sortant guère que pour se rendre au zoo du Bronx), il préféra mettre fin à ses jours en 1949. Humoriste sans égal, qui comptait au nombre de ses admirateurs P. G. Wodehouse et James Thurber, il est l’incarnation même de l’adage selon lequel « l’humour est la politesse du désespoir ».
“ L’Égypte a été surnommée le « Présent du Nil ». Une fois par an, le fleuve déborde et dépose une couche de limon fertilisant sur la terre desséchée. Puis il reflue dans son lit, et bientôt tout le pays, à perte de vue, est couvert d’égyptologues.
Les Égyptiens de la Première Dynastie étaient déjà civilisés sur beaucoup de points. Ils avaient l’usage des hiéroglyphes, des armes en métal pour tuer les étrangers, de nombreuses catégories de fonctionnaires, de la mort et des impôts1.
Il y avait des Égyptiens plus malins que d’autres. Ceux-là inventèrent la moustiquaire, l’astrologie et un calendrier qui ne marchait pas de sorte que le Jour de l’an finissait par tomber le 14 juillet. Ils croyaient que le soleil naviguait autour de l’Égypte toute la journée sur un bateau à voiles, et qu’un cochon mangeait la lune tous les quinze jours2.
Naturellement, des gens pareils tenaient à laisser trace de leurs idées, afin que les autres puissent faire les mêmes erreurs. Leurs hiéroglyphes, ou écriture en images, consistaient en hiboux, canaris, petits serpents et pièces détachées de réveille-matin... ”
1. Les Égyptiens prédynastiques battaient leurs femmes avec des massues ou de grossiers gourdins. Les maris de la Première Dynastie utilisaient des haches de porphyre ouvragées de manière exquise, capables de casser un bras d’un seul coup.
2. C’est ce qu’on appelait la Sagesse des Anciens.
“ Montezuma II était empereur des Aztèques, et les Aztèques étaient des Indiens qui vivaient à Tenochtitlan, c’est-à-dire à Mexico City. Non, ce n’étaient pas des Incas. Ils avaient leurs défauts, mais ce n’étaient pas des Incas1.
Et les Mayas étaient encore autre chose. Ils vivaient au Yucatan, au Tabasco, au Guatemala, et fabriquaient des sculptures pour mettre dans les musées.
Les Toltèques, qui viennent juste avant les Aztèques, sont présumés avoir atteint un haut degré de civilisation. Cette présomption est basée sur la théorie selon laquelle on finit par trouver un peuple réellement civilisé si l’on remonte assez loin. Mais, quand on essaie, on trouve les choses dans leur état habituel2.
Les Toltèques inventèrent le calendrier aztèque, au moyen duquel tout le monde perdait énormément de temps. Il n’y avait que cinq jours par semaine et vingt jours par mois, vous imaginez comment cela pouvait marcher.
Les Aztèques se mirent à ajouter des jours au calendrier dans l’espoir d’y arriver et, à la fin de chaque cycle de cinquante-deux ans, ils étaient complètement épuisés. Les jours s’appelaient Eecatl, Coatl, Mazatl, Atl, et ainsi de suite, et les mois s’appelaient Atlcoualco, Etzalqualiztli, Hueiracuhilhuitl, ce qui n’arrangeait rien. Heureusement, les Aztèques furent conquis avant que les choses aient été trop loin3... ”
1 Les Aztèques avaient des salles de sudation appelées Temascal. Ils y entraient à quatre pattes, et sudaient.
2 Il doit y avoir un os quelque part.
3 Les Aztèques ne semblent pas avoir reconnu la valeur du dollar : ils utilisaient la fève de cacao comme monnaie. On ne va pas loin dans ces conditions.
« Humoriste fort peu “ altéropohile ”, le célèbre misanthrope Will Cuppy mit fin à
ses jours en 1949 en laissant à son chevet cet anti-manuel d’Histoire où l’on comprend pourquoi les
Toltèques “ inventèrent le calendrier aztèque, au moyen duquel tout le monde perdait
énormément de temps ”, ou pourquoi Louis XIV “ mit un point d’honneur à
faire lui-même ses erreurs les plus graves, au lieu de laisser ses ministres se tromper à sa place ”.
Un livre caustique, facétieux, qui épingle une trentaine de célébrités du panthéon,
des “ drôles de zigues ” nommés Périclès ou Néron, Hannibal ou
Cléopâtre, Attila ou Charlemagne, Pierre le Grand ou Christophe Colomb. » (André Clavel, L’Express).
« Les jeunes éditions Wombat ont retrouvé le livre majeur du satiriste Will Cuppy, sa grande uvre, un véritable
anti-manuel d’Histoire où toute est véridique mais traité par la dérision et l’ironie.
Si l’humour est la politesse du désespoir, il est aussi un filtre bienvenu pour retracer les faits et gestes des
grandes figures historiques. Des pharaons de l’égypte antique aux rois de France, des conquérants aux
courtisanes, Cuppy réécrit l’Histoire avec un style assassin qui fait de ces puissants monsieur et madame
tout-le-monde, le pouvoir en plus. » (Jacques Sterchi, La Liberté).
« C’est dans le New Yorker que s’exprimait l’acidité du caractère de Cuppy, féroce
autant que drôle, ainsi que nous pouvons en juger à présent dans la version complétée par
Fred Feldkamp un ami de l’auteur de ce véritable tour de force. La force irrésistible de ces pages
consiste en une remise en cause démoniaque des faits et gestes de personnages historiques enfin rendus au ridicule
que nous leur prêtions souvent en privé, mais sans l’humour unique de Will Cuppy. » (François
Rivière, Le Figaro littéraire)
« Le résultat est une sorte de who’s who parodique de l’histoire du monde, série de biographies
décapantes où les principaux faits, toujours exacts, sont présentés d’une manière inattendue
ou assortis d’opinions débonnaires et définitives, avec force notes de bas de page (la spécialité
de Cuppy), des piques à répétition contre l’histoire “ officielle ” (...) et surtout
une sorte de flegme blasé qui contraste comiquement avec les exploits des intéressés, comme si être
un héros historique n’était en fin de compte pas plus prestigieux que gendarme ou boulanger. » (Bernard Quiriny, Evene)
« Cet essai ne risque pas de tomber des mains du lecteur ; il s’attaque aux idées reçues, sape les
conventions, consacre un irrespect salutaire des figures érigées en modèles, bref, il est jouissif, hilarant, subversif
en diable et offre un beau moment de divertissement en ces temps de crise. » (Thierry Savatier, Les Mauvaises Fréquentations, Lemonde.fr)