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couverture Manuel érotico-culinaire judéo-japonais et Comment élever des loups

Jack Douglas

Manuel érotico-culinaire judéo-japonais

et Comment élever des loups

L’histoire vraie et follement drôle du comique qui aimait les loups.


Pater familias comblé, par sa charmante épouse japonaise, Reiko, ses deux fistons en bas âge, Bobby et Timothy, son puma de cent kilos, Pussycat, et bientôt ses magnifiques loups, le comique Jack Douglas s’en va vivre avec sa « petite famille », en ce début des années 1970, dans un chalet isolé au fin fond de la forêt canadienne. Sa mission : réapprendre l’autonomie à ses loups, nés en captivité, afin de leur rendre la liberté.

Tel un Woody Allen propulsé sans filet dans l’univers de Croc-Blanc, Jack voit alors débarquer, attirés par l’appel de la forêt, la bande de poivrots au grand cœur de l’association écologique qu’il a lui-même fondée : un couple d’antiquaires gays, un ivrogne fou du volant, ou encore un docteur zoologue et coureur de jupons... L’expérience collective dégénère vite en aventure rocambolesque et survivaliste – une aventure où il sera question de sexe (et de zoophilie), de cuisine (et de cannibalisme), et bien sûr de l’élevage des loups !

Étincelante satire des premiers « bobos » de l’écologie naissante, ce truculent récit autobiographique nous fait aussi partager, entre deux fous rires, la passion poignante d’un homme pour la vie sauvage.


Traduit de l’anglais (États-Unis) par Frédéric Brument

Couverture de Jean-Christophe Menu

« Les Insensés » nº24


Parution : 21 janvier 2016

Grand format – 320 pages – 22 €


Ce livre existe aussi en e-book (formats ePub et PDF web) au prix de 14,99 €

Jack Douglas


© DR

Musicien itinérant, pionnier du stand-up dès les années 1930, pilote de course, auteur et acteur comique, l’étonnant Jack Douglas (1908-1989) collabora en son temps avec Bob Hope, Jack Paar, Jerry Lewis & Dean Martin, ainsi que le jeune Woody Allen. Grâce à ses apparitions télévisées, son deuxième livre, Ne vous fiez jamais à un chauffeur de bus nu (publié par Wombat en 2012), d’un humour très novateur, devint un best-seller aux États-Unis en 1960. Peu après, quittant sa vie de patachon hollywoodien, il s’installa loin de tout avec son épouse Reiko pour élever ses enfants, ses animaux et écrire une dizaine de titres de veine comico-autobiographique, dont le présent Manuel érotico-culinaire judéo-japonais et Comment élever des loups est un fleuron.


Les livres de Jack Douglas aux Nouvelles Éditions Wombat

Ne vous fiez jamais à un chauffeur de bus nu (plus d’infos)

Manuel érotico-culinaire judéo-japonais et Comment élever des loups

Extrait

L’Association écologique de Honansville était connue localement sous le sobriquet de Club des cœurs sensibles et des alcoolos ; non sans quelque raison. Et nous devions cette appellation, ou du moins la dernière partie, à notre cher Harry Mitchell.

Harry Mitchell, après plusieurs seaux de martini, devenait le plus grand pilote du monde. Ruthie Mitchell, sa semi-charmante épouse, devenait quant à elle la plus grande copilote du monde. Ils étaient si bons que, le soir, après quasiment chacune de nos réunions mensuelles, la police de Honansville les arrêtait sur le chemin du retour. En particulier les nuits d’hiver neigeuses. La police était curieuse de savoir pourquoi, dans la descente, la petite Volkswagen rouge de 1968 s’était servie des parcmètres, placés à intervalles réguliers le long du terrain communal, comme piquets de slalom. Harry expliquait, assez logiquement, que le terrain communal était au bas de la pente, et qu’il était Jean-Claude Killy. Une fois que la police, par simple formalité, avait demandé à voir son permis de conduire et lui avait patiemment expliqué que son nom était Harry Mitchell, Harry se résignait à contrecœur. Il s’en sortait toujours avec un simple avertissement, principalement, je crois, parce que la police – comme tout le monde à Honansville – l’aimait bien. Et tout le monde avait toujours vu Harry Mitchell comme le poivrot de la ville. Ce n’était pas vraiment un honneur, mais les visiteurs estivaux ne manquaient pas de remarquer en Harry un homme à part, qui ne marchait pas dans les clous – il titubait.

La police de Honansville se montra rarement ennuyée ou inquiétée par la conduite en état d’ivresse de Harry, mais lorsqu’il se mit à foncer à travers les arrière-cours et sur les pelouses des gens, ainsi qu’à tenter (comme il nous le dit) des sauts de grenouille (pas assez longs) au-dessus des quelques piscines creusées en ville, ils se mirent à le pourchasser. Or c’était exactement ce qu’avait en tête depuis le début ce cinglé de Harry Mitchell.

Certaines nuits, la police mettait un sacré bout de temps à rattraper Harry. Il avait en réserve un tas de chouettes manœuvres de pilote ivre, qu’il attendait le bon moment pour exécuter. Son meilleur tour fut une sacrée surprise : une nuit, en pleine course poursuite, il emprunta un de ces vieux ponts couverts du Connecticut, extrêmement étroits, suivi par les flics, puis, dès qu’il déboucha de l’autre côté du pont, il fit demi-tour et le reprit en sens inverse. La première et unique fois qu’il tenta cette manœuvre, son timing était parfait, puisqu’il se retrouva face à la voiture de police, toutes sirènes hurlantes, pile au milieu du pont. Les flics réagirent en poussant des cris terrifiés tandis que la voiture de patrouille freinait dans un crissement de pneus – avant de s’arrêter face à la Volkswagen, pare-chocs contre pare-chocs.

Après cet épisode, la police de Honansville cessa de prendre Harry en chasse. Les flics locaux étaient tellement traumatisés par l’incident du pont couvert que plus personne ne voulait être de service les soirs où l’Association écologique de Honansville tenait sa réunion mensuelle. Aucun n’osait plus abandonner la sécurité du commissariat, jusqu’à ce que Harry finisse par se voir suspendre son permis de conduire pour avoir roulé sur la voie ferrée moins de cinq mètres devant le train de marchandises de minuit pour Pittsfield. Un policier d’État du Connecticut l’alpagua et, malgré les protestations de Harry, d’après qui le convoi de minuit pour Pittsfield lui avait dangereusement collé au train sans respecter les distances de sécurité, l’agent s’assura que Harry redevienne un piéton du jour au lendemain.

Cela n’abattit pas Harry le moins du monde. Il s’acheta un vieux cheval de monte et, lors de son premier retour chez lui complètement bourré, il s’écria en traversant le village : « Mick Jagger arrive ! Un, si c’est par la terre... deux, si c’est par la mer ! » Il récolta une salve de gros sel dans les fesses, tirée par un fermier irrité qui n’appréciait apparemment pas Harry – ou son message – ou de voir son sommeil interrompu à 3 heures du matin alors qu’il devait se lever à 4 heures.

Harry ne comprit jamais qu’il avait reçu une salve de gros sel dans le fondement, parce qu’il était trop ivre, mais depuis cette nuit-là il se demandait pourquoi son derrière paraissait tacheté comme un léopard rose joufflu. Il pensait avoir chopé un truc dans un Holiday Inn à l’hygiène douteuse.


© The Estate of Jack Douglas / Nouvelles Éditions Wombat, 2016.

La presse à propos de Manuel érotico-culinaire judéo-japonais et Comment élever des loups

« La promesse de franche rigolade, souvent très politiquement incorrecte selon nos néo-critères de bienséance, est parfaitement remplie dans un tourbillon d’understatements hilarants, d’absurdes fantaisies et de parfaitement réjouissantes sottises. » (Agnès Léglise, Rock & folk)

« Un classique de la littérature insensée... On adore ! » (Stéphanie des Horts, Service littéraire)

« Amateurs de non-sens, ce classique des années 70 est pour vous ! » (François Julien, VSD)

« Le style est pétaradant et l’intrigue totalement inutile tellement le roman est jubilatoire. Jack Douglas aurait décidé d’écrire sur “Comment démonter un carburateur nippon-ni mauvais à l’aide d’une clef de 14 afghane” que ça ne changerait rien à l’affaire : on serait tout autant plié de rire. Non, la seule question existentielle qui mérite d’être posée c’est : comment se fesse que ce bijou de drôlerie olé-olé n’ait pas été publié avant ? » (L’Alsace)

« Bien avant que les hipsters parisiens ne cultivent leurs tomates et leurs barbes dans des maisons de campagne bio, Jack Douglas embarquait femme, bambins et loups dans une cabane au Canada au cœur des seventies. C’était sans compter une tripotée d’écolos alcoolisés... Il a eu la bonne idée de nous laisser ce Manuel érotico-culinaire judéo-japonais et Comment élever des loups, des récits aussi barrés que leur titre. » (Jeanne de Ménibus, Elle)