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Un yakuza chez le psy

Hideo Okuda

Un yakuza chez le psy

& autres patients du Dr Irabu

Un yakuza, lieutenant d’un important clan de Tôkyô, développe une phobie des objets pointus, fort préjudiciable dans sa profession : comment se faire respecter lorsqu’on s’évanouit à la simple vue d’un couteau ?... Un trapéziste, enfant de la balle, attristé par la disparition du cirque à l’ancienne, se met à louper tous ses numéros et suspecte un complot de ses jeunes collègues – par pure paranoïa ?... Une romancière à succès, qui enchaîne les best-sellers sentimentaux, est prise de nausées à la perspective d’imaginer l’intrigue du prochain, par peur panique de se répéter...

Tels sont certains des malheureux patients qui viennent consulter le docteur Irabu, un psychiatre ventripotent et fétichiste des piqûres, au comportement infantile, qui roule dans une magnifique Porsche caca d’oie. Il est assisté de Mayumi, une infirmière sexy aussi exhibitionniste que revêche...

Ces cinq histoires – on n’ose dire « cinq leçons de psychanalyse » – se transforment en autant d’aventures improbables et hilarantes, desquelles, au bout du compte, les patients du docteur sortent rétablis et reconnaissants.

La question reste cependant ouverte : Irabu est-il un parfait idiot, ou un médecin génial ?


Grand succès au Japon, avec plus de deux millions d’exemplaires vendus, la trilogie du Dr  Irabu a été traduite dans plusieurs langues, notamment en anglais et en allemand, et adaptée au cinéma, à la télévision et en anime. Récompensé par le prix Naoki en 2004, Un yakuza chez le psy est le deuxième recueil des histoires d’Irabu (qu’on peut lire indépendamment), après Les Remèdes du docteur Irabu (Wombat, 2013 ; rééd. Points, septembre 2014).


Traduit du japonais par Jacques Lalloz

Couverture de Romain Slocombe

« Iwazaru » nº5


Parution : 4 septembre 2014

288 pages – 20 €


Ce livre existe aussi en e-book (formats ePub et PDF web) au prix de 12,99 €

Hideo Okuda


© Bungeishunju Ltd

Né en 1959 à Gifu, Hideo Okuda est l’auteur d’une œuvre riche et variée, souvent primée au Japon (prix Naoki en 2004 pour Un yakuza chez le psy), dont Wombat s’attache à faire découvrir les multiples facettes. Okuda a notamment signé la trilogie du docteur Irabu (3 millions d’exemplaires vendus au Japon), dont les deux premiers tomes sont déjà parus en français : Les Remèdes du docteur Irabu (Wombat, 2013 ; rééd. « Points ») et Un yakuza chez le psy & autres patients du Dr Irabu (Wombat, 2014 ; rééd. « Points »), ainsi que Lala pipo (Wombat, 2016), roman indépendant de cette série.


Les livres de Hideo Okuda aux Nouvelles Éditions Wombat

Les Remèdes du docteur Irabu (plus d’infos)

Un yakuza chez le psy

Lala pipo (plus d’infos)

Extrait

“ Le service psychiatrique de la Clinique générale Irabu était situé dans la pénombre du sous-sol. Le yakuza Seiji se rappela la prison et grimaça.

– Entrez ! entendit-il claironner de l’autre côté de la porte à laquelle il venait de frapper.

Il rectifia le col de sa chemise et entra. Carré dans son fauteuil, un médecin d’âge moyen doté d’un bel embonpoint lui adressait un sourire éclatant. Il a tout d’un phoque à la peau claire, songea Seiji. Sur sa blouse, un badge indiquait « Ichirô Irabu – Docteur en médecine ». Le fils du directeur, peut-être ?

– Ouais. Je m’appelle Ino, annonça Seiji en bombant le torse, du ton chargé d’agressivité qui lui venait involontairement lorsqu’il rencontrait quelqu’un pour la première fois.

– Oh, mais je sais. L’accueil m’a prévenu. Il paraît que vous souffrez d’une névrose obsessionnelle. Laquelle ? Acrophobie ? Claustrophobie ? Ou alors ringophobie, peut-être ?

– « Ringophobie » ? fit Seiji, rentrant le menton de surprise. Et c’est quoi, cette « ringophobie » ?

– J’ai reçu dernièrement la visite d’un journaliste sportif spécialisé dans le sumo ; il se plaignait que, en plein tournoi, il avait toutes les peines du monde à se retenir de monter sur le ring ; et il transpirait drôlement. Ha ha ha !...

L’autre se mit à rire, l’air insouciant. Se fichait-il de sa poire ou quoi ? Seiji en fut assez contrarié.

– Docteur. Est-ce que j’ai l’air d’un journaliste ? répliqua-t-il d’un ton grondant.

– Non, non. Mais d’un de ces messieurs de la pègre, oui. On devine vos tatouages, d’abord.

Seiji portait sa chemise de soie blanche à même la peau. De toute façon, même abstraction faite de ces tatouages, son allure n’était pas celle du citoyen lambda.

Pas ému pour deux sous, Irabu souriait. N’importe qui d’autre, normalement, se serait tenu à carreau en apprenant qu’il avait devant lui un yakuza. N’avait-il donc pas peur ?

– Vous voulez vous faire tatouer, vous aussi ? reprit Seiji, assourdissant sa voix.

– Sans façon. Ça m’a l’air trop douloureux. Mais commençons donc par vous faire une piqûre, d’accord ? Hé, ma petite Mayumi !

À cet appel, le rideau du fond s’écarta sur une jeune infirmière en mini-blouse blanche. Elle tenait à la main une seringue. Seiji faillit choir de son tabouret. Bien plus que les baguettes, bien plus que les couteaux de cuisine, il redoutait les seringues.

Il fut aussitôt couvert de sueur.

– Do... docteur. En fait, j’ai une phobie de tout ce qui est pointu, expliqua-t-il sans pouvoir se retenir de chevroter.

– Ah, vraiment ? Vous avez de la veine alors. Voilà une bonne occasion de surmonter ça. ”

La presse à propos de Un yakuza chez le psy

« Ce recueil est l’occasion, à ne pas manquer, de passer un excellent moment. Ses histoires farfelues et hilarantes sont habilement menées et écrites. Elles ont fait fureur au Japon, où les recueils se sont vendus à près de 3 millions d’exemplaires. » (Emmanuel Rommer, La Croix)

« Au-delà de la dimension humoristique et de l’atmosphère bizarre de ces nouvelles perturbées par l’extravagance d’Irabu, avec lequel on sait jamais sur quel pied danser, Hideo Okuda affine encore son portrait d’un Japon au bord de la crise de nerfs. À travers les angoisses d’un yakuza incapable de supporter la vue d’un objet pointu – pas pratique, pour un gangster – ou d’un écrivain à l’eau de rose qui finit pas se noyer dans ses personnages mièvres et ses situations répétitives, Okuda dépeint une société nipponne frustrée, enserrée dans les carcans de la bienséance et de la bien-pensance, là où elle aurait besoin de légèreté, d’insouciance et d’un grain de folie. Grâce à Irabu, elle est servie. » (Mikaël Demets, L’Accoudoir)

« À chaque fois, la pathologie compte moins que les moyens hors du commun du Dr Irabu pour les guérir, ce dernier n’hésitant jamais à se foutre de ses patients et à profiter de leur faiblesse pour se faire plaisir et occuper le devant de la scène ; ainsi s’entête-t-il par exemple à vouloir publier lui aussi son roman, ou à se produire en public sur un trapèze à cinq mètres du sol, en dépit de ses cent kilos bien tassés. C’est farfelu, débonnaire et franchement marrant, avec une pointe de sadisme flegmatique qui n’est pas pour déplaire. Et, en prime, une couverture dessinée par Romain Slocombe. Banzaï ! » (Bernard Quiriny, Chro)

« Une fraîcheur salutaire. » (François Perrin, TGV magazine)

« Un grand moment de fantaisie, une leçon de sagesse, un remède infaillible contre la mélancolie. » (Christine Ferniot, Télérama)