« Qu’il est dur d’être un garçon ! » Tel pourrait être le sous-titre de ce recueil de trois histoires, mettant en scène des enfants et des adolescents, écrites par Takeshi Kitano à l’aube de sa carrière de cinéaste.
Dans « Tête Creuse », deux frères se remémorent avec des bonheurs variés la fête des sports de l’école primaire ; mais ils s’accordent à reconnaître le courage de leur champion, surnommé Tête Creuse, qui avait voulu concourir malgré la grippe qui le terrassait... Dans « Nid d’étoiles », deux frères emménagent à Ôsaka après le décès de leur père. Maltraités par leurs nouveaux camarades, délaissés par leur mère, ils vont contempler le soir les étoiles avec un télescope que leur père, astronome amateur, leur avait offert... Dans « Okamé-san », un collégien tokyoïte passionné d’histoire fugue pour aller visiter les temples de Kyôto. Le jeune garçon y croise la route d’une bande de voyous, mais aussi d’une jeune fille délurée qui lui offre l’hospitalité...
Ces trois fictions réalistes s’inscrivent dans la veine tendre et sensible de l’auteur-réalisateur de Kids Return et de L’Été de Kikujiro. D’une plume lucide, nostalgique et parfois cocasse, Kitano se met en quête de cette part d’enfance et d’innocence perdue qui hante ses plus beaux films.
« On trouve dans les trois histoires que contient Boy les prémices du style unique de Kitano. Elles offrent un aperçu de ses films postérieurs, un combiné d’humour impassible et de sentimentalité mélancolique. » (Donald Richie, The Japan Times)
Comédien connu au Japon sous le nom de « Beat Takeshi », Takeshi Kitano réalise son premier film, Violent Cop, en 1989. Le public occidental le découvre grâce à Hana-Bi (Lion d’or à la Mostra de Venise en 1997). Auteur d’une quinzaine de films, renouvelant les genres du film noir, de yakuza ou de sabre, il en signe d’autres dans une veine plus personnelle, burlesque et poétique, tels A Scene At the Sea, Kids Return ou plus récemment Achille et la Tortue.
Artiste aux multiples facettes, Kitano est également peintre (exposition « Gosse de peintre » à la Fondation Cartier en 2010) et écrivain, auteur notamment d’Asakusa Kid et de La Vie en gris et rose.
« Ados brutalisés, négligés et profondément solitaires sont les héros d’une
trilogie de contes, où l’on retrouve la tendresse féroce et la saveur douce-amère de films comme Kids
Return (1996) et L’Été de Kikujiro (1999). Dans ces histoires écrites en 1987 affleure
déjà le ton unique de Takeshi Kitano et son humour en forme de politesse du désespoir. Ses fans seront
conquis. Les néophytes découvriront les autres facettes de son talent. »
(Caroline Vié, 20 minutes)
« Trois nouvelles, tendres et nostalgiques, trois histoires d’enfants évoquant parfois Mark Twain.
(...) Inépuisable et fascinant Kitano. » (François Julien, VSD)
« C’est subtil, tout en finesse, Takeshi Kitano se contentant d’esquisser personnages et
événements, comme s’il peignait à l’aquarelle, afin de saisir toute la grâce
éphémère de l’adolescence. » (Jean-Claude Perrier, Livres hebdo)
« Depuis Asakusa Kid et La Vie en gris et rose, le réalisateur et acteur Takeshi Kitano nous a
conquis. Mais c’était sans avoir lu Boy, un recueil de fictions écrites en 1987, où le futur
cinéaste explore cette parenthèse parfois désenchantée, perdue qu’est l’enfance. (...)
Comment faire lire un ado ? Donnez-lui Kitano ! » (Sandrine Mariette, Elle)
« On aime l’âme du Japon, les images, Tôkyô et ses lumières, la sérénité
de Kyôto, le rythme, la violence. La poésie aussi, la maîtrise et le dépassement de soi. Un livre
précurseur, qui fait déjà son cinéma. » (Valérie Gans, Madame Figaro)
« Deux orphelins se raccrochent au télescope de leur père défunt, même s’il les ridiculise
auprès de leurs camarades d’école. On a oublié, en grandissant, ce que les hontes d’enfants ont
d’existentiel et d’insurmontable. Ces deux gosses bouleversants s’accroupissent dans la neige, et c’est la
fin du monde pour eux. Et si l’on n’en meurt pas, la défaite vous colle à la peau... »
(Valérie Manteau, Charlie hebdo)
« En trois nouvelles, Takeshi Kitano ravive le parfum doux-amer de l’enfance, signant trois histoires
nimbées de mélancolie. Délaissant le grotesque et l’outrance qui parsèment souvent ses
uvres, le réalisateur de Aniki, mon frère s’exprime ici dans un registre plein de
délicatesse, où l’humour se fait discret. Marqué par l’incompréhension qui
règne entre les petits et les grands, ces récits tentent de cerner le moment de basculement dans
l’âge adulte. En choisissant de se mettre à hauteur d’enfant, « Beat »
Takeshi fait du monde des adultes une bulle impénétrable. Avec beaucoup de retenue, symbolisée par
la beauté ouatée du dénouement de Nid d’étoile, il met à mal la
naïveté et l’innocence de ses jeunes personnages. (...) Malgré la nostalgie qui pointe, Kitano
fait de l’enfance une période âpre et cruelle, où les émotions sont décuplées.
Où les souffrances deviennent des plaies qui ne se refermeront jamais vraiment. »
(Mikaël Demets, L’Accoudoir)
« Takeshi Kitano fait partie de ces personnages qui ne laissent personne indifférent. Il se
dégage de cet homme une énergie et une complexité que l’on retrouve à la fois dans son
cinéma et dans ses livres. (...) Même si elles sont sorties sur le sol français, ses uvres plus
personnelles, qui révèlent justement sa complexité, comme Achille et la Tortue, n’ont pas
connu le succès qu’elles méritaient. Peut-être aurait-il fallu lire les trois nouvelles réunies
dans ce recueil. Kitano le nostalgique nous plonge dans ce Japon de la simplicité et de l’humanité au travers
de récits sur l’enfance avec ses hauts et ses bas, mais surtout avec une profondeur des sentiments. Les trois histoires
évoquent l’amitié entre camarades de classe qui demeure malgré les années, l’amour fraternel
et l’amour tout court. Encore une fois, Kitano parvient à nous émouvoir. » (Zoom Japon)