À l’issue de la 12e Guerre mondiale, la civilisation s’est effondrée, les chiens ont quitté leurs maîtres, toutes les forêts et les jardins ont été détruits et l’amour a fui le monde.
Un jour, pourtant, une jeune fille découvre la dernière fleur subsistant sur terre et décide d’en prendre soin…
En 1939, alors qu’éclate la Seconde Guerre mondiale en Europe, James Thurber dessine pour sa fille Rosemary, âgée de sept ans, cette émouvante « parabole en images » (véritable « roman graphique » avant l’heure), afin de lui raconter les cycles de la guerre, de la paix et de l’amour, à travers la résilience d’une simple petite fleur.
Cet émouvant conte écologiste et pacifiste, enjoué et d’une délicate sagesse, fut traduit et publié en français en 1952 par Albert Camus (alors éditeur chez Gallimard). Il est réédité pour la première fois ici dans sa forme originale.
Écrivain et dessinateur, pilier de la rédaction du New Yorker durant plus de trente ans, James Thurber (1894-1961) fut un des grands talents comiques de l’âge d’or du magazine, aux côtés de Robert Benchley, S. J. Perelman et Wolcott Gibbs.
Si les textes d’humour de Thurber sont devenus des classiques constamment réédités dans les pays anglo-saxons, son style graphique sensible et naïf, très précurseur, eut aussi une influence considérable sur le dessin minimaliste de son temps, des Peanuts aux Shadoks.
James Thurber est l’auteur de La Vie secrète de Walter Mitty (adapté plusieurs fois au cinéma, de Norman McLeod en 1947 à Ben Stiller en 2014), d’une autobiographie drolatique, Ma chienne de vie, de La Dernière Fleur, conte graphique écologiste et pacifiste traduit en France par Albert Camus (rééd. Wombat 2018), ainsi que de L’Homme qui en savait trop peu (recueil inédit de parodies policières).
« James Thurber est né le 8 décembre 1894 à Columbus dans l’Ohio, où tant de choses épouvantables lui sont arrivées. Il s’est révélé incapable de garder quoi que ce soit dans son estomac jusqu’à l’âge de sept ans, ce qui ne l’a pas empêché d’atteindre une taille d’1,84 mètre (et demi) et un poids de 76 kilos (vêtements d’hiver compris). Il a commencé à écrire à dix ans (Horse Sandusky, le scout intrépide) et à dessiner à quatorze ans. Il n’a jamais travaillé comme cow-boy, garçon de ferme, docker, cuisinier dans une gargote, ou bûcheron, et n’a jamais boxé chez les amateurs. D’un tempérament sanguin, il met difficilement de l’eau dans son vin et, le plus souvent, les gens finissent tout simplement par s’en aller. Grand amateur de tir à la carabine, mais incapable de se concentrer, il a l’habitude de tirer en l’air au moment où il tend l’arme à son voisin. Sa candidature vient d’être rejetée par le Skeet Shooting Club du comté de Fairfield (Connecticut). Il a néanmoins gagné un canari en lançant des balles de base-ball contre des poupées de chiffons à Buckeye Lake, Ohio, en 1923…
Si quelqu’un parle, il n’écoute jamais, préférant garder son esprit vierge de toute pensée afin de pouvoir ouvrir la bouche quand les autres ont fini. Son livre préféré est Gatsby le Magnifique et son auteur de chevet Henry James. Il porte très mal des vêtements d’excellente qualité et ne retrouve jamais son chapeau. On lui a dérobé deux pardessus qu’il avait laissés dans les locaux du New Yorker, à moins qu’il ne les ait laissés ailleurs. Il est Sagittaire avec la lune en Bélier et s’entend à merveille avec tous les gens qui sont nés entre le 20 et le 24 août. »