À l’occasion des salons du livre, les écrivains qui publient des livres seront mis à l’honneur. Mais qui pense aux absents, ceux que leur muse a abandonnés ? Dans le présent ouvrage, Kamagurka réalise autant de variations absurdes autour du thème de l’« angoisse de la page blanche ». Une exploration ludique et nonsensique des affres de la création, riche en trouvailles aussi surprenantes que savoureuses.
« Presqu’une gloire nationale en Flandre, Kamagurka demeure peu apprécié d’un public francophone, sans doute trop cartésien. Dans le genre monstrueusement drôle, on n’a pourtant jamais fait mieux. » (Thierry Groensteen)
« Kamagurka ne veut pas que je révèle son vrai nom. Il a raison, les infirmiers de l’asile le repéreraient trop vite. » (Yves Frémion)
Kamagurka est une star en pays flamand pour ses dessins et bandes dessinées, notamment pour la série Cowboy Henk (avec Herr Seele) qu’il publie depuis plus de trente ans dans le populaire magazine Humo. Mais il est aussi peintre, auteur de sketches et de pièces de théâtre dans la lignée du théâtre de l’absurde (Mario, va ouvrir, on a sonné, Lansman, 1996).
En France, il est découvert en 1977 par Gébé, alors rédacteur en chef d’Hara-Kiri, et apparaîtra également dans le Psikopat et L’Écho des savanes, mais aussi Raw et le New Yorker aux États-Unis. Il est présent chaque semaine dans le nouveau Charlie hebdo depuis 1992.
Kamagurka est sans conteste un des meilleurs représentants de l’école graphique absurde depuis trente ans, aux côtés de Francis Masse, Glen Baxter, Gary Larson et Pierre La Police.
« Faire ou ne pas faire, Kamagurka remâche un excellent sujet qui souligne peut-être la vanité
de toute entreprise de création. On ne peut que saluer cet humour éclatant, fait de saillies qui opèrent
comme un mousquet, mêlant avec agilité un comique visuel et des répliques ciselées. Comment ne pas
apprécier cette finesse, qui pourrait s’exhaler à la terrasse d’un café européen autant
que dans l’open space glacé d’un immeuble new-yorkais, coincé à la page des publications
syndiquées (...). Proche graphiquement d’un Gary Larson, son efficacité saisit d’autant plus que
Kamagurka évite toute affectation, toute tentative esthétisante qui nuirait à l’ergonomie de ses
traits d’esprit. Il semble nettement préférer un dessin immédiatement lisible, qui lui permettrait
de distiller ailleurs une excentricité follement élégante. Celle d’un nonsense si abouti et
acéré qu’il deviendrait le bon sens lui-même. » (Victor Maas, Chronic’art)
« Un précieux traité sur les affres de la création, dans un registre moins tourmenté
qu’absurde. Avec son dessin si simple, Kamagurka trouve toujours l’image juste, mais en mode nonsense. »
(Laure Garcia, Le Nouvel Observateur)
« Parus en partie dans Charlie hebdo en 1994 – Kamagurka est un habitué des grands journaux de ce
monde, de feu Hara-Kiri au New Yorker – et dans un album en néerlandais non traduit, ces cartoons ont
le bon goût de ne pas en avoir trop. On retrouve ici le trait dépouillé, presque griffonné, et le sens
aiguisé de l’absurde, jusqu’au loufoque, qui ont fait le succès du dessinateur, dont les tontons
pourraient être Glen Baxter ou Pierre Desproges. Un humour hautement corrosif... »
(Laurent Raphaël, Focus Vif)
« Le manque d’inspiration, tous les créateurs le connaissent. L’écrivain bien sûr, mais aussi
le journaliste, le cruciverbiste, le pâtissier face au gâteau d’anniversaire, le policier et son carnet de contredanses,
tous se retrouvent dans cet état d’hébétude plus ou moins passager. Kamagurka s’en amuse et décline
à satiété les situations sous forme de dessins à humour délirant. Peintre, animateur radio, auteur
avec Herr Seele de Cowboy Henk, il réjouit les flamands depuis trente ans de son humour absurde et nonsensique peu traduit
en France. Hilarant, ce livre arrive à point pour corriger le tir. On ne saurait que conseiller la (re)découverte de ce
très grand auteur de l’humour surréaliste et drôle. » (Jean-François Caritte, Psikopat)
« Ce recueil est une petite merveille ! À la vue du sujet, il est facile de se demander comment Kamagurka va procéder
pour ne pas tourner en rond. L’exploit est qu’il parvient à se renouveler presque en permanence. Si ce qui est au centre
de ces dessins et de ces gags tourne autour de la même chose, il trouve toujours une idée qui différencie le nouveau
gag du précédent. Graphiquement, son sens de l’épure et la précision de son trait font mouche et
impressionnent. » (Boris Henry, BD Sélection)
« Un vrai régal, des variations drôles et absurdes, sur ce
moment où en principe on bascule du néant à la création. Du très bon Kamagurka publié par les
éditions Wombat. » (François Forcadell, « Faits d’images »)